Récipiendaires des médailles 2010 | english

La Médaille Brockhouse 2010

est décernée à

Gordon W. Semenoff

"C'est avec fierté que j'accepte ce prix pour le travail effectué il y a longtemps. C'est réjouissant de savoir à quel degré ceci est maintenant reconnu. je suis particulièrement amusé par le fait que l'étude du graphène est si multi-disciplinaire. Il traverse les frontières entre l'électronique, la physique de la matière condensée, la physique des particules, et la physique mathématique, et j'espère qu'il est un exemple de la façon dont des progrès peuvent être réalisés en adoptant une perspective plus large." winner quote

L'Association canadienne des physiciens et physiciennes (ACP) est fière d'annoncer que la Médaille Brockhouse 2010 est décernée à Gordon W. Semenoff, Université de la Colombie-Britannique, en reconnaissance de pour son apport d’une grande portée à la théorie du graphène et de ses quasi-particules de masse nulle. Le prof. Semenoff, chef de file mondial en ce domaine, a un bilan extraordinaire de publications et ses travaux ont démontré (selon Philip Stamp, directeur du Pacific Institute for Theoretical Physics) que « l’idée qu’un théoricien puisse prédire toutes les caractéristiques importantes d’un matériau qui n’existait même pas,… et discerner exactement dans quel type d’expérimentations à l’échelle de l’ensemble du système il faut chercher – semble presque trop belle pour être vraie ».. announcement

Gordon Semenoff, spécialiste de renommée mondiale dans le domaine de la théorie des champs quantifiés, a mené des recherches novatrices sur divers sujets allant de la théorie des cordes à la physique de la matière condensée. Ses premiers travaux, les plus notables, remontent à 1984 et portent sur la dynamique des électrons dans un matériau planaire hypothétique qu’on appellera par la suite graphène. Gordon a d’abord observé que, près du niveau de Fermi, l’énergie des électrons dans les couches de graphite était une fonction linéaire de son vecteur d’onde. Il a montré que l’équation bidimensionnelle de Dirac décrivait l’électron pour une particule de masse nulle semblable au neutrino à pseudorotation. Il a utilisé un théorème à indice topologique pour prédire la présence des états liés des électrons au point Dirac si un champ magnétique était appliqué. Gordon a aussi découvert un mécanisme simple supposant rupture de la symétrie des sous-réseaux afin de provoquer un écart de masse dans le spectre électronique, obtenant une équation de Dirac massive. Le paramètre qui régit cet écart s’appelle la « masse de Semenoff ». Ce travail est l’exemple classique d’une pensée scientifique créatrice élaborée 20 ans avant son temps, qui a amené la découverte expérimentale du graphène en 2004. Cette pensée a aussi jeté l’assise théorique permettant de comprendre ce qui deviendra la preuve irréfutable de l’équation de Dirac dans le graphène : l’effet Hall quantique anormal. La découverte du graphène a eu un impact profond sur la physique de la matière condensée et les travaux originaux de Gordon sont abondamment cités dans les documents spécialisés depuis 2004. Son mécanisme provoquant un écart de masse est prometteur pour le contrôle de la mobilité des électrons dans le graphène, essentielle pour utiliser celui-ci dans les dispositifs électroniques. Le graphène suscite en outre un vif intérêt auprès des spécialistes de la physique des particules subatomiques comme analogue de la matière condensée des particules quantiques et relativistes dans lesquelles nombre d’effets difficiles à étudier dans le monde de la physique des particules subatomiques sont maintenant ouverts à l’expérimentation. nominator citation

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